1.1. Le crédit d’heures

Comme le nombre d’élus, le volume du crédit d’heures, attribué aux titulaires du CSE et aux délégués ou représentants syndicaux pour la libre exécution de leur mandat (éventuellement cumulable), est fixé en fonction de l’effectif de l’entreprise. Ces heures de délégation peuvent être annualisées, mutualisées dans les limites légales, et exceptionnellement dépassées.

1.1.1. Bénéficiaires du crédit d'heures

• Les élus titulaires au CSE
• Les représentants syndicaux au CSE dans les entreprises de plus de 500 salariés
• Les représentants syndicaux au CSEC dans les entreprises de plus de 500 salariés dont aucun des établissements distincts n’atteint ce seuil
• Les élus du conseil d’entreprise qui participent à des négociations

Attention

Le Code du travail ne prévoit pas de crédit d’heures pour de nombreux mandats : les suppléants au CSE (sauf lorsqu’ils remplacent un titulaire ou en cas de mutualisation des heures de délégation entre les élus du CSE), les membres des commissions du CSE (dont la commission santé, sécurité et conditions de travail), les représentants de proximité, les élus du CSE central, le secrétaire et le trésorier du CSE.

Conseil CFTC

Il est important de négocier un accord collectif pour accorder un crédit d’heures aux mandats qui n’en bénéficient pas légalement ou un crédit supplémentaire pour certaines fonctions spécifiques comme pour le secrétaire du CSE.

1.1.2. Volume du crédit d'heures

Le crédit d’heures des titulaires au CSE
Le nombre d’heures de délégation par élu titulaire varie de 10 heures à 34 heures par mois selon l’effectif de l’entreprise (voir le tableau ci-après).

Ce volume d’heures est un plancher ; il peut être augmenté par accord collectif, protocole d’accord préélectoral, usage ou engagement unilatéral de l’employeur.

Attention

Le protocole d’accord préélectoral peut modifier le nombre d’élus et leur crédit d’heures, à la hausse comme à la baisse, à condition que le nombre global des heures de délégation, au sein de chaque collège, soit au moins égal à celui fixé par le Code du travail. Ainsi, si le nombre d’heures de délégation est diminué par le PAP, le nombre d’élus doit être augmenté proportionnellement. À l’inverse, si le crédit d’heures est augmenté, le nombre d’élus peut être diminué.
Exemple : Dans une entreprise de 120 salariés, le CSE compte 6 élus titulaires ayant chacun 21 heures de délégation, soit 126 heures au total par mois : si le protocole porte le nombre d’élus à 7 titulaires, chacun aura alors droit à 18 heures de délégation, soit 126 heures au total. À l’inverse, si le protocole réduit le nombre d’élus à 4 titulaires, chacun aura droit à 31,5 heures de délégation, soit 126 heures au total.

Tableau du nombre d’élus et du nombre d’heures de délégation du CSE

Effectif Nombre de titulaires Nombre mensuel d’heures de délégation Total des heures de délégation
1 à 24 1 10 10
25 à 49 2 10 20
50 à 74 4 18 72
75 à 99 5 19 95
100 à 124 6 21 126
125 à 149 7 21 147
150 à 174 8 21 168
175 à 199 9 21 189
200 à 249 10 22 220
250 à 399 11 22 242
400 à 499 12 22 264
500 à 599 13 24 312
600 à 799 14 24 336
800 à 899 15 24 360
900 à 999 16 24 384
1 000 à 1 249 17 24 408
1 250 à 1 499 18 24 432
1 500 à 1 749 20 26 520
1 750 à 1 999 21 26 546
2 000 à 2 249 22 26 572
2 250 à 2 499 23 26 598
2 500 à 2 999 24 26 624
3 000 à 3 499 25 26 650
3 500 à 3999 26 27 702
4 000 à 4 249 26 28 728
4 250 à 4 749 27 28 756
4 750 à 4 999 28 28 784
5 000 à 5 749 29 29 841
5 750 à 5 999 29 29 870
6 000 à 6 749 31 29 899
6 750 à 6 999 31 30 930
7 000 à 7 499 32 30 960
7 500 à 7 749 32 31 992
7 750 à 8 249 32 32 1 024
8 250 à 8 999 33 32 1 056
9 000 à 9 749 34 32 1 088
9 750 à 9 999 34 34 1 156
10 000 35 34 1 190

Le crédit d’heures du représentant syndical au CSE et au CSE central

Les représentants syndicaux au CSE disposent d’un crédit d’heures de 20 heures par mois dans les entreprises de plus de 500 salariés, sauf accord collectif plus favorable.

À noter

Dans les entreprises de plus de 500 salariés mais dont aucun des établissements distincts n’atteint ce seuil, c’est le représentant syndical au CSE central qui bénéficie du crédit d’heures de 20 heures par mois.

Conseil CFTC

Dans les entreprises de moins de 300 salariés, le représentant syndical au CSE ne bénéficie que du crédit d’heures qui lui est alloué en qualité de délégué syndical. Dans les entreprises de 300 à 500 salariés, le représentant syndical au CSE, qui n’est pas nécessairement le délégué syndical, ne dispose d’aucun crédit d’heures. Il est donc essentiel de négocier un crédit d’heures spécifique au bénéfice des représentants syndicaux au CSE dans les entreprises de moins de 501 salariés, ne serait-ce que pour leur permettre d’assister aux réunions préparatoires du CSE.

Le crédit d’heures des élus au conseil d’entreprise

Les élus titulaires au conseil d’entreprise bénéficient du même crédit d’heures que les élus titulaires au CSE.

Ces heures s’ajoutent aux heures de délégation dont bénéficient les élus au conseil d’entreprise lorsqu’ils participent à des négociations. Ces dernières sont fixées par l’accord instituant le conseil d’entreprise. À défaut, chaque élu du conseil d’entreprise participant à une négociation dispose de :
• 12 heures par mois dans les entreprises jusqu’à 149 salariés ;
• 18 heures par mois dans les entreprises de 150 à 499 salariés ;
• 24 heures par mois dans les entreprises d’au moins 500 salariés.

1.1.3. Mutualisation du crédit d’heures

Le crédit d’heures des membres du CSE est individuel mais il peut toutefois être partagé. Seuls les titulaires au CSE peuvent, chaque mois, répartir entre eux et avec les suppléants, le crédit d’heures dont ils disposent, à condition que :
• la mutualisation ne conduise pas un élu à disposer dans le mois plus d’une fois et demie son crédit d’heures individuel : si le titulaire dispose de 18 heures de délégation, il peut utiliser jusqu’à 27 heures au cours du mois (18 x 1,5) ;
• l’élu qui souhaite partager son crédit d’heures en informe l’employeur par écrit au moins 8 jours avant la date prévue pour leur utilisation en indiquant les noms des élus concernés et le nombre d’heures mutualisées.

1.1.4. Report du crédit d’heures

Le crédit d’heures des membres du CSE est mensuel mais les heures non utilisées au cours d’un mois peuvent être reportées sur le(s) mois suivant(s).

Les titulaires au CSE ainsi que les représentants syndicaux au CSE peuvent ainsi cumuler leur crédit d’heures individuel d’un mois sur l’autre, dans la limite de 12 mois, à condition que :
• le report ne conduise pas le membre du comité à disposer dans le mois plus d’une fois et demie son crédit d’heures individuel ;
• le membre du comité en informe l’employeur au moins 8 jours avant la date prévue pour l’utilisation des heures concernées.

1.1.5. Dépassement du crédit d’heures en cas de circonstances exceptionnelles

Le crédit d’heures peut être dépassé lorsque les membres du CSE ont épuisé leurs heures de délégation à condition d’établir l’existence de circonstances exceptionnelles. La notion de « circonstances exceptionnelles » n’est pas définie par le Code du travail mais, selon la jurisprudence, elle implique un accroissement inhabituel de l’activité nécessitant un surcroît de démarches en raison, notamment, de la soudaineté de l’événement ou de l’urgence des mesures à prendre (projet de restructuration, déclenchement d’une procédure d’alerte, projet de délocalisation, démission de la quasi-totalité des membres du CSE…). Le membre du comité doit, pour prétendre au paiement de ce dépassement, établir l’existence de circonstances exceptionnelles et la bonne utilisation de ces heures au regard de son mandat.

1.1.6. Variation d’effectif en cours de mandat

Le volume du crédit d’heures dépend de l’effectif de l’entreprise. La variation de l’effectif en cours de mandat, à la hausse comme à la baisse, doit être prise en compte dès le mois suivant pour déterminer le nombre d’heures de délégation allouées aux membres du CSE.

1.1.7. Mois incomplet

Le crédit d’heures est alloué pour un mois civil entier. Il ne peut pas être réduit en fonction des heures non travaillées en cours de mois (congés, maladie…) ou de la date de début ou de fin de mandat de l’élu ou du représentant syndical au CSE : le membre du comité bénéficie de son crédit d’heures mensuel complet même s’il n’exerce son mandat qu’une partie du mois. Ainsi, en cas d’élection en cours du mois, les anciens et nouveaux membres du CSE ont chacun droit à leur crédit mensuel intégral. Toutefois, si c’est le même salarié qui est réélu au CSE ou redésigné en qualité de représentant syndical au CSE, il ne peut pas prétendre au double de son crédit d’heures pour le mois où a eu lieu son élection ou sa désignation.

1.1.8. Cumul de mandats et de crédit d’heures

Le salarié qui détient plusieurs mandats cumule les crédits d’heures dus au titre de chaque mandat. Les heures de délégation doivent alors être utilisées conformément à l’objet de chaque mandat.

Attention

Le cumul des mandats d’élu au CSE et de délégué syndical (ou de représentant de section syndicale) dans les entreprises de moins de 50 salariés ne permet pas de cumuler les crédits d’heures. Il en va de même pour les mandats de représentant de proximité et d’élu titulaire au CSE à défaut d’accord leur octroyant un crédit d’heures spécifique : en effet, le Code du travail n’accorde pas de crédit d’heures au représentant de proximité. C’est pourquoi il est indispensable de négocier l’attribution d’heures de délégation aux représentants de proximité dans l’accord collectif sur les établissements distincts qui les met en place.

1.1.9. Crédit d’heures des salariés à temps partiel ou en forfait jours

Les membres du CSE employés à temps partiel bénéficient du même crédit d’heures que ceux employés à temps complet. Toutefois, leur temps de travail mensuel ne peut pas être réduit de plus d’un tiers par l’utilisation des heures de délégation. Le solde éventuel du crédit d’heures peut être utilisé en dehors du temps de travail, rémunéré en heures complémentaires.

Exemple : un élu titulaire au CSE travaille 27 heures par mois dans une entreprise de 60 salariés. Il a droit à 18 heures de délégation par mois. Il ne peut utiliser que 9 heures de délégation sur son temps de travail. Il pourra utiliser le solde de ses heures, soit 9 heures, en dehors de son temps de travail, qui lui seront payées en heures complémentaires.
Le crédit d’heures des membres du CSE soumis à une convention de forfait en jours est regroupé en demi-journées qui viennent en déduction du nombre annuel de jours travaillés fixé dans la convention de forfait, sauf accord collectif contraire.

Une demi-journée correspond à 4 heures de mandat.

Lorsque le crédit d’heures restant est inférieur à 4 heures, le membre du comité dispose d’une demi-journée qui vient en déduction du nombre annuel de jours travaillés fixé dans sa convention de forfait.

Exemple : si un salarié en forfait jours dispose de 24 heures de délégation au cours d’un mois, ces heures sont regroupées en six demi-journées de quatre heures (72 demi-journées/an). Trois jours de délégation par mois (36 jours/an) s’imputent sur le contingent annuel de jours travaillés fixé dans sa convention individuelle de forfait.

• Crédit d’heures (art. L.2315-7 et suivants ; R. 2315-4 C. trav.et suivants)
• Annualisation et mutualisation (art. 2315-9 C. trav. et R. 2315-17 C.trav.)
• Nombre de membres du CSE et nombre d’heures (art. R. 2314-1 et L.2314-7 C. trav.)
• Délégué syndical (art. L. 2142-10 C. trav. et suivants)
• RSS (art. L. 2142-1-3 C. trav.)
• Liberté de déplacement (art. L. 2143-20 ; L. 2315-5 ; L. 2325-11 et suivants C. trav.)
• Conseil d’entreprise (art. R. 2321-1, C. trav)
• Durée conventionnelle des mandats (art. L. 2314-32 et 2314-33 C. trav.) • Cumul de mandats (art. L. 3123-14 et suivants C. trav.)
• Entreprises entre 500 et 1000 salariés (art. L. 2143-16 C. trav.)
• Heures hors crédit d’heures (art. L. 2315-11 et suivants C. trav.)
• Local CSE (art. L. 2315-20 C. trav.) ; local syndical (art. L. 2142-8 C. trav et suivants)
• Panneaux d’affichage (art. L. 2142-3 C. trav)
• Section syndicale (art. L. 2142-3 C. trav. et suivants)
• Tracts (art. L. 2142-4 C. trav.)
• Intranet ou internet (art. L. 2142-6 C. trav.)
• Base de données unique pour les entreprises de moins de 300 salariés (art. R. 2312-8 C. trav. et suivants)
• Base de données unique pour les entreprises de plus de 300 salariés (art. R. 2312-9 C. trav. et suivants)
• Accès à la base de données unique et mise à jour (articles L. 2312-21 ; L. 2312-36 et R.2312 C. trav.)
• Entretien de début et de fin de mandat (art. L.2141-5 et suivants C. trav.)
• Garantie d’évolution de la rémunération (art. L.2141-5 et suivants C. trav)
• Salariés participant aux négociations de branche (art. L. 2232-8 et R. 2232-1-5 C. trav).
• Congé de formation économique, sociale et syndicale (art. L.2145-4 et suivants ; art. L. 2325-43 C. trav. et suivants)
• Congé de formation de la délégation des élus (art. L. 2315-18 C. trav.)
• Maintien total de salaire (art. L. 2145-6 C. trav).

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