1.4. Quand faut-il élire le CSE ?

Toute entreprise d’au moins 11 salariés doit être dotée d’un CSE au 1er janvier 2020. Dans cette perspective, le calendrier d’organisation des élections s’établit en fonction des IRP en place (DP, CE, CHSCT) et de l’échéance des mandats afférents à ces anciennes instances de représentation du personnel.

1.4.1. Déclenchement du processus électoral

En l’absence de CSE

Dès que la condition d’effectif est remplie (11 salariés pendant 12 mois consécutifs), l’employeur doit engager, tous les 4 ans, le processus électoral.

Renouvellement du CSE

Les élections doivent avoir lieu, en principe, tous les 4 ans. Toutefois la durée des mandats peut être réduite (2 ans minimum) par accord collectif.

L’employeur doit alors engager le processus électoral à l’expiration des mandats en cours.

1.4.2. Information des salariés et des syndicats

L’employeur est tenu de respecter différents délais :

  • Il doit informer les salariés de la tenue des élections 90 jours maximum avant la date envisagée pour le 1er tour.
  • Il doit inviter les syndicats à négocier le protocole d’accord préélectoral (voir 2e sous-partie). Cette invitation doit parvenir au syndicat au plus tard 15 jours avant la date de la première réunion de négociation.
  • L’invitation à venir négocier le PAP doit intervenir au moins 2 mois avant la date d’expiration du mandat des élus en cours en cas de renouvellement.

 

Attention

Dans les entreprises comptant entre 11 et 20 salariés, l’employeur ne doit inviter les syndicats à venir négocier le PAP que si au moins un salarié s’est porté candidat dans le délai de 30 jours à compter de l’information de l’organisation des élections. Toutefois, à défaut, l’employeur doit quand même organiser le 1er et le 2nd tour de scrutin.

1.4.3. Cas particuliers : concernant la durée des mandats

  • Réduction des mandats par accord de branche ou d’entreprise : la durée des mandats est alors comprise entre 2 et 4 ans.
  • Prorogation des mandats par accord collectif unanime.
  • Intervention de la Dreets lorsqu’elle a été saisie pour décider de la répartition du personnel et des sièges, en cas d’échec des négociations du protocole d’accord préélectoral : sa saisine suspend le processus électoral jusqu’à sa décision.
  • En cas de modification de la situation juridique d’une entreprise, lorsque cette dernière devient un établissement, ou lorsque l’établissement conserve ce caractère, la durée des mandats peut être prorogée ou réduite par accord entre le nouvel employeur et les organisations syndicales représentatives dans les établissements concernés ou, à défaut, les membres du CSE concerné.
  • La reconnaissance d’une unité économique et sociale entre plusieurs entreprises employant au moins 11 salariés sur 12 mois : l’employeur doit mettre en place un CSE commun.
  • Élections partielles : l’employeur doit organiser des élections partielles si un collège électoral n’est plus représenté ou si le nombre de titulaires est réduit de moitié ou plus, y compris lorsque ces événements sont la conséquence de l’annulation de l’élection des candidats par le juge pour non-respect des dispositions sur la représentation équilibrée des hommes et des femmes (voir partie consacrée aux listes de candidats). La durée du mandat des nouveaux élus est alors limitée à celle restant à courir jusqu’au renouvellement des représentants du personnel. Exception : l’employeur n’est pas tenu de mettre en place des élections partielles lorsque ces événements arrivent moins de 6 mois avant la fin du mandat des élus.
À noter

Certaines cessations anticipées de mandat n’entraînent pas l’obligation de procéder à de nouvelles élections :

  • démission des fonctions ;
  • fin du contrat de travail (démission, licenciement, rupture conventionnelle…) ;
  • perte des conditions requises pour l’éligibilité (condamnation pénale par exemple) ;
  • révocation des représentants du personnel sur proposition du syndicat : tout membre du CE, de la DUP, ou un DP, peut être révoqué par les électeurs en cours de mandat sur proposition faite par l’organisation syndicale ; cette révocation doit ensuite être approuvée au scrutin secret par la majorité du collège électoral auquel appartient le représentant du personnel ; cela implique donc un véritable scrutin organisé comme pour des élections professionnelles. Cette procédure est extrêmement rare en pratique et nous vous déconseillons d’y recourir sauf cas très exceptionnel.
À savoir

Le fait pour un élu de changer d’affiliation syndicale en cours de mandat n’a aucune incidence sur son mandat électif.

À savoir

• Niveau de mise en place et établissements distincts (article L. 2313-1 à L. 2313-6, L. 2313-8 à L. 2313-9)
• Représentants de proximité (art. L. 2313-7)
• Suppression du comité social et économique (art. L. 2313-10)
• Calcul et effets des seuils d’effectifs (art. L. 2311-2, L. 2312-1 à L. 2312-3)
• Déclenchement des élections et PAP (art. L.2314-4 à L. 2314-9, L. 2314-11 à L. 2314-17) • Élections partielles (art. L. 2314-10)
• Électorat et éligibilité (art. L. 2314-18 à L. 2314-25)
• Représentation équilibrée des femmes et des hommes (art. L. 2314-30 à L. 2314-31)
• Mode de scrutin, résultat des élections et contestations (art. L. 2314-26 à L. 2314-29, L. 2314-32)
• Durée et fin du mandat (art. L. 2314-33 à L. 2314-37).

• Ord. 2017-1386 du 22/09/17, art. 9 (règles transitoires sur la première mise en place du CSE) • 6e ordonnance du 20/12/17 n° 2017-1718
• Décret d’application du 29/12/17, n° 2017-1819
• Décision du Conseil constitutionnel 2018-761 DC 21/03/18
• Loi de ratification des ordonnances n° 2018-217 du 29/03/18
• 100 Questions/réponses sur le CSE, 19/04/18, ministère du Travail

À noter ! Un décret doit encore intervenir pour préciser les conditions d’application de la limitation à 3 mandats successifs des membres du CSE.

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